
Il est normal de ressentir une certaine anxiété à l’idée d’accoucher. Cela fait d’ailleurs partie de la préparation. Chez certaines femmes cependant, la peur est tellement intense qu’elle peut affecter l’ensemble de la grossesse, voire le désir d’enfant.
La peur de l’accouchement peut revêtir diverses formes allant de la simple inquiétude à la phobie paralysante. Votre partenaire peut lui aussi se sentir anxieux et appréhender la naissance. La peur de l’accouchement peut se manifester bien avant la naissance, parfois dès que le test se révèle positif ou bien avant les premiers signes d’une grossesse. Quelle que soit l’intensité de l’anxiété, il existe différentes méthodes pour gérer ses craintes et aller de l’avant. La peur est en effet une émotion que l’on peut apprendre à maîtriser, notamment en comprenant ce qui la provoque et ce qu’il se passe dans le corps.
La peur de l’accouchement peut avoir de multiples causes, par exemple :
Il est parfois difficile d’en déterminer la raison exacte, mais si vous pouvez identifier la peur et ce sur quoi elle se fonde, vous partirez sur une meilleure base, car vous pourrez vous appuyer sur quelque chose de concret.
Lorsque le corps est exposé à ce qu’il perçoit comme un danger, il commence à produire de l’adrénaline, l’hormone du stress. Il s’agit d’une réaction innée et primitive qui a prouvé son efficacité au cours de l’histoire, car elle a permis aux humains de fuir ou de se battre lorsqu’ils étaient menacés par des animaux sauvages, par exemple. Avant l’accouchement, l’adrénaline a en revanche un effet négatif, car elle bloque l’ocytocine, l’hormone du bien-être, qui est nécessaire pour se sentir en sécurité (ou pouvoir rassurer), pour que le travail se passe bien, que l’accouchement soit plus facile et que vous vous rétablissiez plus rapidement. En apprenant à gérer votre peur, vous pouvez toutefois atténuer le stress. Il est également bon de savoir que l’ocytocine, la substance dont nous avons besoin en grande quantité, est libérée par la proximité et les contacts physiques. Les câlins et le contact de la peau sont non seulement agréables, mais ils font également baisser la pression artérielle et le rythme cardiaque, réduisent le stress et favorisent le bien-être psychique de manière générale. L’allaitement libère aussi de l’ocytocine, contribuant ainsi à l’établissement d’un lien d’attachement avec le bébé après la naissance.
Si vous avez peur d’accoucher, essayer d’y remédier le plus tôt possible, car les peurs non résolues ne disparaissent pas d’elles-mêmes et ont au contraire tendance à s’aggraver. Si cette peur est déjà présente lorsque vous apprenez votre grossesse, parlez-en à la sage-femme lors de votre première visite. Il est tout aussi important que le partenaire apprenne à gérer sa peur, car si le partenaire est effrayé ou manque de confiance en lui, il ne pourra pas être d’un grand soutien pendant l’accouchement. Rappelez-vous par ailleurs que vos émotions sont toujours légitimes et qu’elles ne doivent être ni contestées, ni mises en doute. S’entendre dire que ce n’est pas si grave et qu’il faut essayer d’arrêter d’y penser n’est généralement pas d’une grande aide, même si le conseil lui-même est certainement bien intentionné. Il faut au contraire accepter sa peur pour pouvoir apprendre à la gérer.
En fonction de l’intensité de la peur, vous et votre partenaire pourrez être pris en charge par une équipe spécialisée. Vous obtiendrez ainsi des outils vous permettant de gérer la peur, l’anxiété et le stress causés par votre appréhension de l’accouchement. Si vous habitez loin du service spécialisé le plus proche ou si les consultations commencent à un stade avancé de la grossesse, vous pouvez demander à votre sage-femme de vous mettre en relation avec un psychologue. Si votre anxiété est trop forte, vous pourrez demander à être suivie dans le cadre d’une thérapie par la parole. En outre, il est souvent possible de bénéficier d’une thérapie en ligne, qui fonctionne quel que soit votre lieu de résidence et vous évite les temps d’attente.
Si vous avez eu un précédent accouchement difficile, il n’y a rien d’étonnant à ce que vous ayez peur du prochain. Dans ce cas, vous devez parler de ce qu’il s’est passé soit avec la sage-femme, soit avec votre médecin pour déterminer ce qui peut être fait différemment pour éviter que cela ne se reproduise.
Si vous parvenez à définir ce qui vous fait peur, vous disposez d’une bonne base pour apprendre à gérer vos angoisses, que ce soient les hôpitaux, la crainte de perdre le contrôle ou la douleur qui vous font paniquer.